Paprika

C’est marrant, parce qu’il n’y a pas si longtemps j’aurai grappillé la moindre petite minute pour coudre tous les soirs. Alors que maintenant, c’est loin d’être le cas : les soirs de la semaine je préfère de loin un tricot ou une broderie (ouioui, vous avez bien lu). Ça a certainement un lien avec le fait de ne plus avoir d’atelier, mais la perspective de devoir tout sortir et tout laisser en plan au milieu du salon me fatigue d’avance. Tout au plus, je consens à découper le tissu de mes projets les soirs de la semaine mais c’est tout, pas envie de m’y mettre pour à peine 1h, de faire des bêtises à cause de la fatigue accumulée etc. Donc je tricote (et je fais des bêtises quand même, je vous rassure). Dès que j’ai eu fini mon Fisherman je me suis remise en quête d’un projet tricot. Avec de grosses aiguilles. Un peu obsédée par les gilets Sézane j’ai eu envie de me faire le mien : over-size, blanc (grosse obsession du moment, la aussi), poilu.

Comme je me suis abonnée au « Club Tricot » d’Alice Hammer, j’ai d’abord cherché parmi ses patrons le candidat idéal et mon choix s’est arrêté sur Paprika. Tricoté en aiguille de 8, on peut dire qu’il monte vite. Avec sa laine mohair, son col en V et son allure un peu loose, il cochait presque toutes les cases de mon gilet idéal. Ni une, ni deux, dès le lendemain je me rendais à la Droguerie de Rennes pour me procurer la Kid Mohair recommandée. Comme je fais désormais des échantillons (et ouai d’abord, je deviens une véritable élève modèle)(mais bon je ne bloque pas toujours mes échantillons, faut pas déconner non plus) je me suis rendue compte que :

• Il n’était pas de la même taille que ce qui était préconisé … mais genre vraiment pas ;
• Le rendu était « à trous » si vous voyez ce que je veux dire : les mailles étaient assez ajourées Une chose que je n’aime pas vraiment.

J’ai fait différents essais de taille d’aiguilles sans jamais être satisfaite parce que chagrinée par le manque d’opacité de l’ensemble. J’ai donc choisi de doubler ma laine (ça devient une habitude) avec l’Idéal de Bergère de France, pile de la bonne couleur (Meije). L’échantillon me plaisait beaucoup plus, j’ai fait un petit produit en croix (ou règle de 3 comme disent nos ainés ^^) pour avoir le nombre de maille correspondant à ma taille et j’ai commencé.

Tout s’est bien passé jusqu’au moment de séparé les devants du dos, puisqu’il se tricote de bas en haut. Il s’avère que j’ai du bien me planter dans mes maths parce qu’il manquait (de mémoire) entre 10 et 15 mailles sur chaque devant. Humhum. J’ai décidé de continuer comme ça parce que après tout YOLO.

J’ai suivi les instructions pour faire le raglan et là, ce fut le drame : non parce que YOLO peut être, mais il y a un moment où il faut tout détricoter quand la connerie est trop grosse. Typiquement pour un raglan col V, sur les deux devant, en haut, on doit atteindre 1 ou 0 mailles (sinon ça fait un col rond, vous voyez ?) … et pas 15. Genre les 15 mailles rajoutées au début pour avoir la bonne taille. Non parce que le produit en croix, après, il faut l’appliquer aussi à tout le reste, et en particulier les diminutions.

Donc quand j’ai eu fini tout le corps, j’ai détricoté jusqu’au milieu du raglan … en vrai j’aurai dû faire jusqu’à la séparation des manches, mais j’ai eu la flemme. J’ai rabattu des mailles sur tous les rangs sur les devants au lieu de tous les 2 ou 3 rangs : résultat le V est en deux parties, en « pente douce » au début et plus raide sur la seconde partie … un peu bizarre je vous l’accorde, mais je me réconforte en me disant que ça ne se voit pas tant que ça.

Sinon en termes d’erreur :

• J’ai un peu trop serré en faisant ma bande d’encolure, du coup elle n’est pas vraiment assez longue par rapport au fini souhaité – ça remonte un peu en bas
• Les manches sont trop longues de quelques centimètres …
• Je me suis plantée dans les boutonnières que j’ai espacé de 6 rangs au lieu de 12 … là encore, un bel exemple de l’ingé qui aime les chiffres hein …

Ensuite, si on continue a parler échec, on peut parler de la laine choisie. Non parce que en vrai, le mohair, ça gratte. Enfin moi, ça me gratte. Et puis ça perd ses poils. Et même si j’ai très très très envie d’adopter un chat en ce moment, je me demande si c’est bien raisonnable alors que je deviens dingue à cause de 3 poils de pull.

Reste que ce pull est super chaud (qui a dit trop ?) et à voir s’il trouvera sa place dans ma penderie cet hiver.