Mon premier patchwork

l était une fois une veste qui avait couté très très cher à coudre et avait pris beaucoup beaucoup de temps … Vous l’avez peut-être compris mais aujourd’hui je vais vous raconter l’histoire de ma première veste en patchwork (et peut être dernière). Avant toute chose je tiens à préciser que le livre « Vestes patchwork & matelassé » m’a été envoyé gratuitement par la maison d’édition Eyrolles sur proposition de Aime comme Marie (et avec Marie-Lorraine Duval-Arnould comme co-autrice).  

Quand j’ai reçu ce message, j’avoue qu’après l’instant ego boost je me suis dit « non mais jamais de ma vie je vais coudre une veste en patchwork » et c’est grosso modo ce que j’ai répondu à Marie en concluant par « je ne garantis rien ». Je n’ai jamais fait de patchwork et je trouvais l’ensemble un peu intimidant, comme toute technique nouvelle. J’avais aussi très peur du côté chronophage de la chose : j’ai déjà réalisée deux vestes matelassées en matelassant moi-même le tissu et c’est un processus qui peut être long ! Si là il faut carrément couper le tissu pour le recoudre … et puis surtout … J’avais peur du résultat final : Pour moi il y a deux tendances patchwork qui « s’affrontent » la version plus tradi avec des motifs et couleurs douces et pastel et une version plus moderne, souvent avec des tissus unis et assez colorés. J’ai vu de jolis modèles chez Sézane et les internet en général dans la « tendance tradi » – que je préfère niveau vestimentaire* – mais que j’associe aussi beaucoup à un plaid dans une cabane aux USA. Et qui veut être habillé en plaid ?? (À part en hiver sur son canapé en tricotant).

Mes inspirations

Bref, c’est pleine de doute sur le bienfondé du projet que j’ai reçu le livre. Dans un premier temps j’avais envisagé de prendre le cours Artesane sur le patchwork dont la professeure n’est autre que la co-autrice du livre, Mme Duval-Arnould. Finalement après l’avoir feuilleté à sa réception, le livre m’est apparu être assez complet et se suffire à lui-même – j’ajoute à cela que j’ai une collègue de travail qui a acheté le livre à sa sortie et qui avait déjà fait un peu de patch, je me suis dit que je pourrais lui poser mes questions au besoin.

LE LIVRE

Le livre est divisé en 2 grandes parties, suivant assez logiquement le déroulement du projet :

Le patchwork

a) Les outils

Un peu de vocabulaire est détaillé et surtout la liste du matériel « indispensable ». Pour ma part j’avais déjà un cutter rotatif et un grand tapis de coupe (j’ai juste racheté une lame neuve – 7€) ainsi que le pied de machine spécial « ¼ de inch » (dont j’imaginais même l’existence jusque-là). J’ai en revanche investi dans une grande règle acrylique pour patch de chez Rascol pour 23€. Ça me paraissait un peu gadget au début – j’ai même commencé à tracer mes carrés avec ma règle japonaise et un stylo frixion et à les découper aux ciseaux (hérésie !!!) – en fait c’est totalement nécessaire si vous voulez avoir des carrés vraiment carrés et ne pas y passe une décennie.

D’une précédente veste matelassée, j’avais également de la colle textile en spray et même si ça pue, c’est extrêmement pratique (plus que les épingles à nourrices à mon avis). D’autres outils sont évidemment listés mais je m’en suis passée sans problème, en particulier le guide pour matelassage que j’avais acheté et testé pour ma veste Ayora mais qui ne m’avait pas convaincu du tout (je trouvais que ce n’était pas assez précis et avec le gonflant de la ouate j’avais des espacements aléatoires).

b)  Les fournitures

C’est également là que vous trouverez des recommandations sur les tissus et les molletons. J’ai découvert l’existence des « collections » de patchwork, soient des ensembles de tissus déjà tous assortis entre eux pour vous éviter des casses têtes … bon si vous êtes comme moi ça ne vous aidera peut-être pas ;). Il est dit qu’il n’est pas nécessaire de décatir ses tissus mais franchement, ça ne coute rien de le faire ça me tranquillise pour la suite, donc ils sont tous passés à la machine !

Niveau molleton j’ai commandé du 100% coton (Vlieseline 277, chez Rascol également, ~14€/m). Je privilégie les compos naturelles quand c’est possible pour les manteaux et vestes c’est plus respirant et ça évite de transpirer.

c)   Tuto

On passe ensuite à la dernière partie « comment patchworker ». Tout est expliqué, du découpage des carrés à l’assemblage pour les différents motifs puis à la réalisation du « sandwich » (tissus dessus/dessous et ouate entre les deux).

La couture

La deuxième partie du livre est beaucoup plus classique car il s’agit en fait des instructions des différentes déclinaisons de la veste Master-Piece– car oui, je n’avais pas compris initialement mais il n’y a « que » un patron avec plusieurs déclinaisons (poches, cols, encolure, manches …). On retrouve les informations classiques mensurations, gamme de couture …

Ces différentes déclinaisons sont présentées chacune avec un motif de « bloc » de patchwork différents (c’est là que ça se complique, essayer de suivre svp) mais vous avez les métrages de tissus pour toutes les pièces. Typiquement le motifs chevrons est réalisé avec 6 tissus, présenté sur la déclinaison veste sans manches :  les métrages de tissus nécessaires pour les manches ou le col (si vous en voulez) sont détaillés. Vous avez également le détail de positionnement des pièces sur le patchwork. Bref, j’ai trouvé que c’était très clair.

Pour ma part j’ai eu un coup de cœur pour la dernière version du livre (qui est aussi celle de la couverture) soit une veste classique avec col et poches biseautées plaquée, en revanche pour un début je ne me voyais absolument pas me lancer dans un motif compliqué – j’avais déjà l’impression que ça allait être sacrément long … donc j’ai opté pour le plus simple : des carrés (Square block, sur la photo du livre juste au dessus) ! En revanche je n’aimais pas le sens du matelassage sur le modèle (un peu trop vertical) mais là aussi je ne me voyais pas me lancer dans un truc artistique, j’ai donc décidé de le faire pivoter de 45° pour suivre le sens des carrées. Ce motif est à réaliser avec 6 tissus.

LA MISE EN PRATIQUE

Une fois que j’ai eu réuni le matériel et décalqué le patron, je me suis lancée dans mes choix de tissus : j’avais très envie de faire un mélange de tissu indiens, même si j’avais un peu peur du combo petite laize + faible épaisseur. J’en avais déjà 2 coupons mais impossible de trouver d’autres fournisseurs avec des motifs qui matchait à Brest. Dans ma quête j’avais été jusqu’à la boutique Déclic (mon fournisseur de boutons) qui a des indiennes à petits prix … et des collections de patchwork !!! J’ai finalement jeté mon dévolu sur l’une d’elle, me disant que au moins, c’était fait pour et que je n’aurais pas de problème de fragilité.

J’ai sélectionné dès le départ 6 tissus + un petit coupon, en essayant de bien mélanger les tailles des motifs et deux unis. M’étonnant des quantités pendant la découpe – quand même 4,3m tout cumulé pour la version que j’avais choisi ! – la vendeuse m’a dit « c’est normal vous aller avoir énormément de chute ». J’avoue que sur le coup je l’ai un peu pris de haut en me disant que cette dame ignorait tout de mes capacités à jouer à Tétris … Ce n’est que bien plus tard que je verrais à quel point elle avait raison. En attendant, sûre de moi, je lui demandais de me couper 60cm sur deux tissus (la quantité prévue) et seulement 40cm pour les autres, pour un total de 69€. En parallèle j’ai racheté plusieurs mètres de ma doublure coton préférée chez Tyl Tissus (il est sobre et ultra doux, ça glisse comme de l’antistatique sans faire transpirer) (+47€).

Puis commence le grand casse-tête : comment placer les tissus ? Après des jours (des semaines ?) de tentatives infructueuses à coup de modélisation sur photoshop, de consultation de mes collègues et de toute ma famille je finis par me rendre à l’évidence : deux des tissus que j’ai choisis, à dominante marron, ne me plaisent finalement pas, je les écarte. Il me reste donc 5 tissus dans les tons roses et bleus/turquoise. Je trouve l’ensemble un peu fade (il manque la profondeur qu’apportait les tissus marrons) et en même temps trop contrasté. Le turquoise prend beaucoup de place et ce n’est pas un couleur que je porte ou que j’aime, je trouve que ça ne se marie pas bien avec du jean et je commence à me dire que cette veste sera importable. Finalement je me résous aussi à ôter les tissus bleus et ne me retrouve qu’avec 4 tissus roses : ça y est, je suis en terrain conquis, je sens que j’arrive enfin sur quelque chose qui me ressemble. Vient une nouvelle question : faut-il racheter des tissus dans ces tons pour en avoir 6 comme le prévoit le livre ? Mais n’avoir que 4 tissus me permet de choisir un placement géométrique et répétitif qui m’évite un sacré casse-tête … et en fait j’aime bien comme ça !

Des heures de réflexion …

La moitié du tissu que j’avais acheté initialement ayant été écarté, je retourne au magasin prendre un complément de mes tissus « heureux élus » (+44€). L’autre avantage d’avoir choisi ce motif en carré c’est qu’il nécessite très peu de réflexion (j’avais déjà tout donné dans le choix de tissu), l’assemblage se fait à la chaine, c’est presque relaxant et au final ça avance très vite : en deux jours, tout est fait … sauf une manche et les poches car je n’ai plus assez de tissu (non, ce n’est pas un blague).

Je me rends à l’évidence, la dame du magasin avait raison. En effet, on assemble et matelasse des éléments qui sont chacun de dimension suffisante pour tailler une pièce (ex : une manche) on ne recrée pas un énorme coupon dans lequel on découperait toute la veste en mode tétris optimisé. A partir de là … il y a en effet beaucoup de chute, et surtout elles sont inexploitables. En outre, je décide d’aligner mes deux devants afin de recréer une continuité des motifs et de faire pareil pour les poches (j’ai essayé autrement mais c’était moche et on ne voyait que ça). Une fois toutes les couches assemblées ensemble (colle en spray + marque des surpiqures au frixion et zou, on coud) je découpe et surjette (sorry not sorry, vous n’avez pas cru que j’allais poser 20m de biais non plus ??).

Compte tenu du temps (et argent) déjà investi dans le projet je ne vous cache pas qu’il était hors de question de ne pas faire de toile, d’autant que les manches me paraissaient particulièrement grandes (sur le patron, pas sur les photos). Résultat, j’ai rajouté 1.5cm de chaque côté au niveau des hanches mais le reste était impec’. Pour la partie couture à proprement parler, RAS. La veste est finie par des parmentures au niveau du col et des pattes de boutonnages, que j’ai fait dans mon tissu de doublure … mais à la réflexion j’aurai du utiliser l’un de mes tissus principaux parce que ça se voit et je n’aime pas trop. J’ai fixé mes ourlets, poche et parmentures à la main et TADAM ! Veste finie !

BILAN

On est donc sur un projet à quasi 250€ de mon côté mais il me reste la moitié de mes tissus (LOL) et pas mal de ouate … mais sachez que le patchwork n’est pas un loisir économique (la couture en général cela dit). En attendant je suis contente du résultat et même si j’aurais préféré ne pas acheter de tissus inutiles je suis contente d’avoir épuré au max et j’avoir un résultat qui me ressemble et qui s’insère bien dans ma garde-robe. J’avoue que ça donne envie de se lancer dans des motifs plus compliqués comme ceux qui sont présentés dans le livre et … de faire des plaids. J’ai super envie d’essayer, fallait que je vous le dise. Sinon a refaire je pense que j’essayerais de prendre un molleton avec un peu plus de gonflant, je trouve que celui la est un peu plat !

*alors qu’en déco je pense que je préfère le moderne

6 commentaires

  1. Ancienne patcheuse ici. J’adore ta veste et je suis admirative de tes poches, chapeau !Je crois que tu as eu raison de virer le turquoise, c’était un peu criard.Et quand tu dis « chutes inexploitables », je réponds : mais si ! Recoupe des carrés plus petits ? (honnêtement, ça ne m’a pas amusée longtemps 😉 )Je vais peut-être me laisser tenter par ce livre finalement…

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  2. 4 jolis tissus pour une belle réalisation pleine de peps. Belle harmonie ; la doublure parfois visible, si peu, offre un beau contraste envers endroit ; je réserve les poches dans ma rubrique modèle à suivre. Les chutes peuvent être réutiliser avec des tissus très différents et parcimonieusement.

    Le prix du livre me laisse coite !

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  3. A ce prix-là, j’aurais acheté chez Sézane je crois 😉 plus sérieusement, c’est un magnifique travail ! J’aurais laissé tomber depuis longtemps. J’en profite pour vous dire que j’apprécie beaucoup vos articles bien détaillés, un vrai plaisir à lire ☺️

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  4. J’admire ! Déjà ton choix de couleur est jolie et te va bien et la veste est très bien réalisée. Pour ma part, j’avais imaginé faire une nappe en patchwork de jeans et au final, je me suis limitée à quelques sets de table, pas parfaits, en plus!

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