J’ai pris un cours

Le week-end dernier, j’ai été prendre un cours. Genre un vrai cours de couture.

Ça ne m’était jamais arrivé. Non pas que je pense être trop douée (mouahahah) mais j’ai appris grosso modo toute seule avec des patrons et ce n’est que récemment, avec l’arrivée d’Artesane que j’ai pris des cours en ligne sur des points particuliers (bon j’ai pris un cours pour maîtriser ma surjeteuse aussi ^^). D’ailleurs c’est grâce au compte Instagram d’ Artesane que j’ai découvert que Charlotte Jaubert, la professeur maison, donnait deux cours à Paris pour apprendre à coudre … un soutien-gorge à armatures. Ouai vous avez bien lu. Franchement, j’ai hésité : comme vous le savez, dans les trucs qui ne m’attirent pas/ne m’intéressent pas il y a les jeans (j’attends une révélation), le jersey et la lingerie. C’est peut-être le côté utilitaire de toutes ces choses qui les rend moins funky mais clairement, je préfère coudre un manteau ou une robe ^^ J’avais acheté le cours en ligne sur la réalisation de culottes, je l’ai regardé mais ça n’a jamais été plus loin. Avec le cours en « vrai », pas moyen de se défiler, j’allais me confronter à de la nouveauté et savoir si c’était le coup de foudre ou si vraiment, la lingerie, c’était pas mon truc (spoiler : je dirais entre les 2).

Sinon je tiens à préciser que j’ai payé mon cours avec mes petits sous.
L’article sera divisé en 2 parties, avec le déroulé de la journée et ce qui m’a plus et moins plu au cours de la journée …

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LE DÉROULÉ DE LA JOURNÉE

Comme évoqué précédemment, le cours avait lieu dans les locaux d’ Artesane, rue Mayet (vers la gare Montparnasse). Début des hostilités samedi, à 9h30 (autant dire qu’il faut se lever tôt pour prendre le RER ^^). On est accueilli par l’équipe de « Ses jours couture » soit Charlotte et Guénaël (pour celles qui sont familières de Artesane, c’est le prof de jean) et c’est parti pour un petit déjeuner où chacun se présente (nous étions 6 élèves) : chacun explique ses motivations (ou absence de motivation pour mon cas) et Charlotte nous parle de son parcours professionnel et de ses projets.

Vient l’heure de passer à l’action : chacune récupère son kit contenant patron, tissu et mercerie et l’utilité de chaque élément est expliqué. Selon les conseils de Charlotte et dimensions des élastiques fournis, on rajoute les marges sur le patron (et non, c’est pas les mêmes marges sur tous les côtés des pièces) puis on peut découper nos tissus. Après déjeuner (lequel est fourni) on attaque la couture. Si la fin théorique de la journée est prévue pour 18h, on partira en réalité à presque 20h.

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LES MOINS (comme ça, c’est fait)

– Avant le cours, les participantes sont contactées par mail pour donner leur taille de soutien-gorge du commerce (oui, je sais, c’est perturbant quand on vous rabâche de regarder ce p*tain de tableau de taille sur chaque patron). Cette information permet en fait de préparer en avance les fameux kits par taille – bonnets A à C et D à G avec les armatures à la bonne taille et le patron qui va avec. Résultat je fais un 95C chez Simone Pérèle mais à priori un 90D ou E aurait été plus adapté ici : le soutien-gorge que j’ai cousu est trop petit et pas portable (un peu décevant après un après-midi de couture). J’ai trouvé ça dommage de ne pas pouvoir bénéficier des conseils de Charlotte sur les tailles avant de commencer – compte tenu du temps passé sur le petit déjeuner, on aurait pu en consacrer une partie pour passer une par une pour une séance de mesure et conseil de taille.
A l’issue du cours, le patron PDF est renvoyé par mail dans la gamme de taille qui vous convient.

– Ensuite, il y a le « problème » du cours collectif : il y a d’autres gens. En dehors du fait que je sois partiellement asociale, il faut surtout être conscient que tout le monde ne va pas à la même vitesse et que certains peuvent être lents, très lents … ^^ et qu’on a pas tous le même humour.

– Enfin, il y a les finitions. Alors ça, ce n’est pas relatif au cours mais il fallait que je vous en parle ! Quand on fait du vêtement on est habitué à des finitions propres ou carrément cachées (doublure, couture anglaises, surjet à minima) mais en lingerie ce n’est pas du tout le cas ! Tout se voit sur l’intérieur (petits plis et coutures pas droites compris) et on peut vite devenir psychorigide ^^ Charlotte essayait de nous rassurer en nous disant que les soutien-gorges du commerce n’étaient pas mieux finis (ce qui est vrai !) mais bon, dur-dur de se retenir parfois.

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LES PLUS

+ Le gros plus à mon avis c’est que tout soit sur place. Je partais dans l’idée qu’il fallait quand même un paquet de mercerie pour faire de la lingerie et ce cours m’a plutôt confirmé ça : pas moins de 3 élastiques différents (différents en largeur, finitions, élasticité …) des armatures, les protèges armatures, de la marquisette (une espèce de résille), des bretelles, des anneaux … C’est le genre de truc qui me décourage avant même de commencer.

+ On est bien encadré, je sais que c’est le but du cours, mais ce n’est pas toujours le cas. Durant la phase de couture, même si tout le monde ne va pas à la même vitesse, Charlotte et Guénaël viennent prendre le temps de nous expliquer chaque point deux par deux ou individuellement et le résultat de chaque étape de couture est contrôlé (ben oui, il ne faut pas donner la même tension à chaque élastique, toussa). J’ajoute qu’ils ne comptent pas leur temps car le cours s’est terminé à 20h (au lieu de 18 !!) pour qu’un maximum d’élèves aient fini leur soutien-gorge. Et franchement, je pense que si on avait voulu rester une heure de plus ils n’auraient pas dit non (en revanche, coudre aussi longtemps, ça fait mal au dos).

+ Le prix. Bon, je ne sais pas si c’est un plus ou un moins parce qu’au début j’ai trouvé ça super cher : la journée est à 150€. Mais si on prend en compte la fourniture des éléments : patron + tissu et mercerie + petit déjeuner et déjeuner + machines à coudre + environ 10h de cours (avec 2 « profs » !) ce n’est vraiment pas excessif. Comme je vous l’ai dit c’est mon premier cours, je n’ai pas de gamme de prix en tête.

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LE BILAN, CALMEMENT

Est-ce que le cours m’a plu ? Oui. Est ce que j’aurais préféré passer la journée en pyjama chez moi ? Même pas ! J’ai passé une très bonne journée avec des gens sympas, j’ai appris de nouvelles choses et étant donné que j’adore la technique, ça ne pouvait que me plaire, je ne vais pas dire le contraire ! J’ai une passion pour apprendre comment on construit les choses que ce soit un soutien-gorge ou un pont.

Mais est-ce que je vais refaire de la lingerie ? ça dépend. Je n’ai pas eu de coup de foudre, je ne vais pas me mettre à coudre toutes mes culottes mais je ne dis pas que je ne recommencerai pas … si tout est fourni. Je sais que c’est ce qui plait à certaines (choisir ses matières et tout) mais le concept de faire le tour de France pour trouver les fournitures me rebute trop ! Si le travail est prémâché, je ne dis pas non, d’autant plus que … c’est rapide à coudre … et je dirais même facile.

Je me faisais vraiment un film (d’horreur) sur la couture de la lingerie, que ça allait être compliqué, qu’il y avait plein de détails. Ben je trouve bien plus compliqué de faire une belle poche passepoilée ! ça a complètement démystifié le truc, je me faisais vraiment une montagne de pas grand-chose et puis de toute façon, c’est comme pour PRESQUE tout en couture : il n’y a pas de problème qu’un découd-vite ne peut pas régler. Je me sens super satisfaite et fière de rajouter ça dans la liste des choses que je peux et sais faire moi-même.

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Sinon, un petit conseil : si vous le pouvez, ramenez vos machines à coudre. Vraiment. On ne se rend pas compte a quel point ça peut être handicapant de passer de sa MAC habituelle à une autre : on ne sait plus où on habite !

16 commentaires

  1. Comme toi, je ne suis pas du tout attirée par la couture des jeans, de la lingerie et du jersey. D’ailleurs jamais rien cousu de tel. Ton article ne me donne toujours pas envie de me lancer dans la couture de la lingerie. Tu l’as fait c’est bien. Bravo. Pour le prix, compte tenu de la prestation et des fournitures, ça ne me semble pas exorbitant. Certes c’est une somme, mais ramenė au temps passé ça fait pas cher de l’heure. J’ai hâte de connaître la suite….

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    1. Oui, ils ont parlé au jean aussi ! Mais la pour le coup j’en ai déjà cousu plusieurs, j’ai pris le cours sur Artesane et j’ai pas l’impression que ça me soit très utile de prendre un cours « en vrai » ^^’ (non j’ai pas la grosse tête) pour la lingerie, j’aimerais bien tenter la culotte mais la aussi j’ai le cours sur Artesane et autant mettre 150€ pour un truc vraiment technique genre soutif a armatures me gêne pas autant je me dis que pour une culotte je devrais m’en sortir (a tord ou a raison hein) on verra quand ils auront sorti leurs kits

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  2. Merci !! C’est sympa de partager ton impressions sur ce cours, moi ça me donne envie 🙂 et c’est cool de savoir que malgré les moins tu as passé un bon moment, et moi qui suis bottée par la lingerie tu me motives surtout que j’ai des kits qui n’attendent que moi 😉
    Bonne semaine ! Et bonne couture 🙂

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  3. Quand on a une bonne poitrine, on a surement encore plus peur de s’essayer à la lingerie ! et les jeans… j’en essaie à chaque fois 10 pour en trouver un ! Par contre le jersey, je m’y suis mise cet été, je n’ai pas de surgeteuse, mais avec le point strech, ça le fait très bien . Si je peux me permettre, je te conseille l’Aldaia, je suis sure que celle avec la jupe patineuse t’irait très bien. En plus elle est rapide à faire, c’est incroyable, j’en ai déjà fait 3 et j’en ai 2 en attente pour mes filles et moi !

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  4. Pas de photo du projet fini???
    J’avoue que la lingerie ça fait un peu peur mais j’aimerais vraiment tester!
    Je me dis que ça va être trop compliqué pour moi…
    J’ai regardé un tas de bouquins mais avoir un vrai cours, ça doit être bien mieux.
    Merci beaucoup d’avoir partagé ton avis .
    J’arriverais peut être a me décider un jour😅

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    1. Honnêtement, ça n’aurait pas rendu justice au projet … il est noir et je ne peux pas le porter sur moi donc si c’est pour prendre un truc en dentelle avanchi sur ma table de salon je préfère éviter 😉 mais il s’agit du même soutien-gorge que celui du cours « soutien gorge avec armatures » sur artesane (ici – https://www.artesane.com/fr/products/coudre-un-soutien-gorge-du-80d-au-100g )
      Et c’est beaucoup plus facile que ce qu’on s’imagine. Le plus compliqué c’est de coudre un élastique avec un point zig-zag finalement donc rien d’insurmontable !

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  5. merci pour ce compte-rendu ! Effectivement le plus dur dans la couture d’un soutien-gorge (hormis ces fameuses histoires de tailles), c’est de réunir tous les éléments 🙂 Personnellement j’aime bien coudre ces petits éléments, bien qu’il soit pénible d’être obligé d’attendre que la bête soit intégralement cousue pour l’essayer. J’ai déjà acheté plusieurs kits, mais je suis très souvent déçue par les élastiques : ceux prévus pour la bande n’ont généralement pas assez de tenue… Pour les culottes et autres bas, je ne reviendrais pas à ceux du commerce, le confort du patroné et fait-main est incomparable. Petite publicité personnelle : j’ai un patron de culotte gratuit et je vends des kits pour s’en coudre (maisonbouton.com). Attention le style est tout à fait différent : pas de dentelle, couleur et confort avant tout 😉
    Le prix du cours ne me choque pas compte tenu de la durée et du prix des matériaux. Est-ce que tu avais pu choisir les kits (tissu, couleur, etc) ?

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    1. Je n’ai jamais cousu de culotte mais c’est clairement moins effrayant qu’un soutif, je pense que je testerais un de ces jours. Pour ma part niveau patron j’ai ceux de Charlotte issus de son cours Artesane mais je ne me suis jamais lancée.
      Pour le cours on a simplement donné nos tailles du commerce, le reste a été choisi par Charlotte, mais elle nous a dit de considérer ça comme une pièce d’étude (toujours un peu frustrant, on voudrait que ça soit portable direct) car les tissus et certains élastiques étaient contrastants histoire de voir ce qu’on faisait … c’était pas plus mal, surtout pour découdre ^^

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      1. Oui pour découdre c’est mieux que du ton sur ton 🙂 c’est risqué avec les tailles du commerce d’autant qu’on arrive que certaines d’entre nous ne portent pas la bonne taille pour diverses raisons. Finalement celui qui me va le mieux est celui que j’ai patroné moi-même, ce qui n’est pas plus compliqué que ça 😉

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  6. Super article, hyper complet !!! Je trouve que tu as abordé tous les points … et tu as l’air de savoir exactement où tu en es dans ton rapport à la couture de lingerie !!! Mais c’est chouette que tu aies pu avoir un si bon accompagnement pour t’attaquer à ce sujet !!!! Ça avait l’air d’être une bonne équipe !!!

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